L’heure de la récréation est devenue l’heure de crises au lycée de Madina Ndiathbé. L’établissement est confronté à ce phénomène depuis plus d’un mois, occasionnant des abandons scolaires. Entre mercredi et vendredi derniers, la situation a empiré et a causé la suspension des cours. Ainsi, les parents d’élèves et l’administration ont organisé des séances de récital du Saint Coran dans l’enceinte du lycée pour essayer de chasser «Djinné Maïmouna» des lieux.
À Médina Ndiathbé, les interrogations ne cessent pas. Alors que quelques filles piquaient des crises en début d’année, le nombre est devenu croissant au sein du lycée de cette commune, entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février. Les filles seraient toujours victimes de «Djinné Maïmouna». Et cela se produit toujours l’heure de la récréation : 10h et 10h 15 mn. A chaque fois, plus d’une vingtaine de filles sont touchées, provoquant la perturbation des enseignements-apprentissages à cause des évacuations.
Mercredi et jeudi derniers, l’administration a été obligée de suspendre les cours pour trouver une solution au phénomène, qui s’installe au sein de l’établissement. Avec l’appui de l’Association des parents d’élèves, les marabouts de la localité ont été invités à des séances de récital du Saint Coran dans l’enceinte du lycée, en vue de stopper ces crises. Vendredi, la communauté maraboutique de Madina Ndiathbé s’est retrouvée pour faire les prières afin de conjurer le mauvais sort. Abda Sy, président de l’Association des parents d’élèves du lycée, explique : «Les perturbations ont été profondes, car les élèves piquent des crises en masse. On ne sait même pas de quoi il s’agit. Quand elles le font, elles restent durant quatre jours, diminuées physiquement et mentalement.» Selon M. Sy, ce phénomène a poussé certaines filles à abandonner les cours. «Après des concertations avec l’administration et le personnel du lycée, on a fait le tour du village pour sensibiliser et convaincre les marabouts de faire des séances de récital du Saint Coran pour éradiquer ce phénomène», dit-il.
Ce lundi, toute la communauté éducative à Madina Ndiathbé espèrait que Djinné Maïmouna aura été chassée de l’établissement afin que les moments de récréation ne soient plus «anxiogènes». Hier, les scènes se sont reproduites au grand dam de l’administration de l’école.